J’en ai vraiment assez d’entendre ces trois mots associés : « pervers narcissique manipulateur » (plus le nom du bourreau est grand, plus la victime se sent reconnue !) devenu « PN » pour qualifier des personnes en situation de survie. S’ils étaient vraiment pervers, narcissiques et manipulateurs, vous n’auriez aucune chance d’échapper à leurs griffes. Et s’ils n’avaient pas, en face d’eux, des proies qui se laissent dévorer, ils ne pourraient pas être ce dont vous les accusez : ça se joue par équipe de deux !
Question : si nous sommes, vous et moi, perdus en forêt depuis plusieurs jours, sans arme et affamés, nous aurons l’idée de faire un collet pour attraper un lapin. Serons-nous considérés comme des pervers narcissiques manipulateurs parce que nous avons tué un lapin pour subsister ? Le prédateur que vous appelez « PN » et que j’appelle Trou noir affectif (cf. « Le syndrome de Tarzan » (Béliveau éditeur) a développé des stratégies inconscientes pour attraper dans ses filets le Desperado qui veut le sauver et se fait systématiquement bouffer. Celui qui prend tout et domine (Trou noir affectif) attire immanquablement celui qui donne tout et se soumet (Desperado).
Vous leur faites un très grand honneur de penser qu’ils sont à ce point calculateurs et intelligents. Comme s’ils étaient capables de prévoir les coups à l’avance… Ce n’est ni du calcul ni de l’intelligence, mais de l’instinct de survie qui les pousse à prendre tout ce que vous leur donnez et au-delà. Ils agissent par mauvaise programmation en prenant, autant que vous agissez par mauvaise programmation en leur donnant tout, exprimant souvent le désir de les sauver.
Je vous ferai remarquer au passage que dans la plupart des cas, ils n’ont rien demandé : vous avez devancé leurs moindres désirs… Dans quel but ? Celui d’acheter leur attention, leur affection, bref la reconnaissance qui vous a tant manqué dans votre enfance. Qui est le plus pervers : celui qui donne tout pour acheter la reconnaissance ou celui qui se laisse acheter ?! Vous, le Desperado, vous vous rendez esclave d’un Trou noir affectif qui vous utilise, la plupart du temps sans vous dire merci, et qui ne vous donne rien en échange. Alors, votre mauvaise programmation vous pousse à en donner encore plus, avec le même résultat. Mais l’autre ne vous a pas tordu le bras ! Il va même jusqu’à vous dire, quand vous lui reprochez de ne pas être reconnaissant : « Mais je ne t’ai rien demandé ! ».
Je vous vois sourire, ça vous rappelle quelque chose ? Ou peut-être, pleurez-vous. Desperado, sachez que vous pouvez en sortir en comprenant que vous avez une responsabilité dans le fait d’attirer ceux et celles que vous nommez pervers narcissiques manipulateurs et que vous autorisez à vous « bouffer ».
Prenez-vous en main, car c’est vous qui devez changer de comportements pour les repousser. Assumez !
Pascale Piquet, la spécialiste de la dépendance affective et du bonheur !
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