Souhaitant être constructif, le député de Rivière-du-Nord, Rhéal Fortin, constate avec satisfaction l’influence du Bloc Québécois à Ottawa sur plusieurs mesures annoncées le 19 avril.
Il y voit cependant un trou béant, soit l’absence de la hausse nécessaire des transferts en santé, ainsi que l’abandon des aînés. Une réaction mitigée, mais lucide. Nous sommes capables de reconnaître les bons coups pour le Québec, tout en effectuant un travail réaliste et pragmatique. Fidèle à son mantra, le Bloc Québécois se veut fiable pour les Québécoises, fiable pour les Québécois.
De bons éléments
Le Bloc Québécois souligne en effet qu’un certain nombre de ses demandes ont été entendues. Par exemple, le parti accueille favorablement la taxation des géants du Web à 3 % de leurs revenus, à condition que davantage de garanties soient offertes à la culture québécoise. Il faudra quand même s’assurer que la somme soit réservée aux arts et aux médias. De la même façon, le Bloc voit d’un bon œil le soutien au tourisme et à la culture à hauteur de 1 milliard $, le prolongement des mesures fédérales de soutien aux personnes et entreprises, ainsi que les sommes allouées aux importants secteurs de l’aérospatiale, de l’électrification des transports, de la forêt et des pharmaceutiques.
« Nous constatons avec satisfaction que notre influence et nos interventions amènent le gouvernement fédéral à aller dans le bon sens. L’aérospatiale n’a pas souvent trouvé une telle place dans un budget fédéral. Nous allons proposer des améliorations à ce budget qui, il faut bien l’admettre, n’est pas sans intérêt. Encore une fois, j’y vois à plusieurs endroits la marque de mes collègues député(e)s du Bloc Québécois à Ottawa », de commenter Rhéal Fortin.
Des améliorations nécessaires
Malgré un sommet historique de dépenses, le Bloc Québécois reproche au gouvernement fédéral de rester sourd aux deux principales revendications du Québec, les transferts en santé et le soutien aux ainés. Le parti constate que le déficit de 354 milliards $, pour l’exercice 2020-2021, est inférieur de 28 milliards $ à ce qui était prévu en novembre dernier, soit exactement la marge de manœuvre nécessaire pour effectuer les transferts en santé exigés à l’unanimité par le Québec et les provinces. Cette omission est manifestement un choix politique.
Le Bloc dénonce aussi qu’Ottawa limite son soutien aux aînés à un paiement unique de 500 $ à être versé l’été prochain. Qui plus est, seuls ceux et celles de 75 ans et plus y auront accès, créant ainsi deux classes d’aînés. Toute autre hausse de la pension de vieillesse pour les années subséquentes, deviendra donc une monnaie d’échange des Libéraux lors de la prochaine campagne. Rien de très glorieux!
Le Bloc s’oppose aussi vigoureusement aux multiples et coûteuses intrusions dans les champs de compétence du Québec, notamment avec les normes pancanadiennes de centres de soins pour les aînés. De la même façon, la hausse des prestations de maladie de l’assurance-emploi de 15 semaines, à 26 semaines est un pas dans la bonne direction, mais demeure bien en deçà des 50 semaines que nous exigeons.
« Le gouvernement du Québec avait une demande formelle en vue de ce budget : la hausse durable et sans condition des transferts en santé, en soutien au personnel soignant aux prises avec cette nouvelle vague de COVID-19. Elle est complètement ignorée par le gouvernement Trudeau. Nous déplorons aussi le soutien inadéquat aux aînés, les plus touchés et les moins soutenus durant la pandémie, qui méritent une hausse significative de la pension de vieillesse dès 65 ans. Nous allons agir et proposer un amendement au budget afin de réaliser ces deux mesures incontournables si le Québec veut enfin sortir de cette crise sanitaire, qui après tout, est une crise de santé publique », d’annoncer M. Blanchet, chef du Bloc Québécois.
« Si le gouvernement souhaite qu’on appuie pour son budget, il sait ce qu’il doit faire. Offrir les transferts en santé que Québec demande et un soutien à tous les aînés de plus de 65 ans. En ce qui nous concerne, nous continuerons de faire ce à quoi nous nous sommes engagés envers les Québécoises et les Québécois, défendre nos intérêts et nos valeurs, jusqu’à ce qu’à ce que le Québec se libère de ce système fédéral dysfonctionnel », de conclure Rhéal Fortin.