Un septuagénaire de Saint-André-d’Argenteuil a pris le chemin de la prison, le 10 mai, pour sa participation à un réseau de trafiquants liés aux Hells Angels.
Raymond Bertrand, 74 ans, avait plaidé coupable, il y a plusieurs mois, à des chefs de complot de trafic de cocaïne, de trafic de cocaïne, de complot de possession de cocaïne dans le but d’en faire le trafic, e possession de cocaïne dans le but d’en faire le trafic, recyclage de produits de la criminalité et de possession de produits de la criminalité.
Le juge Éric Côté l’a condamné à une peine de deux ans de détention, au palais de justice de Saint-Jérôme. « Il est reconnu que le trafic de cocaïne cause des torts considérables à différentes couches de la société. Les tribunaux doivent donc s’employer à réprimer sévèrement cette activité criminelle », a mentionné le juge en rendant sa décision.
La preuve révèle que l’accusé a livré de la cocaïne au domicile d’un certain Danny Smith. Le 11 octobre 2017, deux conversations téléphoniques sont interceptées par les enquêteurs avec un certain Bruno Lupien mentionnant que M. Bertrand est en route vers le Nouveau-Brunswick.
À Allardville, l’accusé est vu par des agents de filature remettre un sac à M. Smith, qui, en échange, place un sac de sport noir dans le véhicule de M. Bertrand. À son départ, l’accusé communique immédiatement avec M. Lupien pour lui confirmer la conclusion de la transaction.
Sur le chemin du retour, les policiers interceptent l’accusé et le place en état d’arrestation. La fouille de son véhicule permet de saisir un sac sport identique à celui déposé dans le coffre arrière par M. Smith, quelques heures auparavant. Ce sac contenait 216 000$ en devises canadiennes.
Une perquisition à différentes caches de drogue de M. Smith a alors permis aux policiers de saisir quatre kilos de coke, 1,9 kilo de substance servant d’agent de dissolution, une presse et divers items nécessaires à la manipulation, la pesée et la distribution de cocaïne.
Lors des représentations sur la peine, la Couronne fédérale, représentée par Me Laurence Marsolais, avait réclamé de trois à cinq ans d’incarcération alors que l’avocate de l’accusé, Me Ginette Gravel, avait suggéré 20 mois de prison.
Lors de l’exposé des faits déposé devant le juge, l’accusé a reconnu être celui qui a livré les stupéfiants saisis lors la perquisition. Il avoue également sa participation au complot reproché.
Accusé malade
Raymond Bertrand a d’ailleurs témoigné lors des représentations sur sentence. Celui-ci est aux prises avec de nombreux problèmes de santé, principalement liés à une mauvaise circulation sanguine. Il est également en rémission d’un cancer de la prostate. Il prend également une quantité importante de médicaments.
Selon l’accusé, son médecin n’entretient plus d’espoir d’amélioration de sa condition, préférant s’en remettre à l’administration de la morphine pour soulager ses douleurs.
Sans antécédent judiciaire, il déclare avoir honte des crimes commis. Il a commis son crime en voulant rendre service au fils d’un ami en échange d’une généreuse rémunération. Il ne connaissait personne au Nouveau-Brunswick et n’a fait que se rendre à une adresse sans nommer la personne qui lui a donné cette adresse ni comment il a pris possession de la cocaïne.
Vaste opération policière
En novembre 2016, la police a commencé à enquêter sur le trafic de cocaïne dans la Péninsule acadienne et dans les comtés de Restigouche, Madawaska et Victoria. Pendant l’enquête, la police a saisi environ 900 000 $ en argent et quelque 5,5 kilogrammes de cocaïne.
Les enquêteurs ont déterminé que la drogue provenait des Hells Angels au Québec. Les personnes arrêtées ne sont pas des membres des Hells Angels, mais la police croit qu’ils ont des liens avec les Hells Angels au Nouveau-Brunswick et au Québec.
L’enquête de la GRC, à laquelle la Force policière d’Edmundston a collaboré, s’est déroulée en même temps qu’une enquête de la Sûreté du Québec sur les bandes de motards criminels, mais il s’agissait de deux enquêtes distinctes. Les deux services de police ont tout de même collaboré en échangeant des renseignements.