En cette semaine des vétérans, le porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Anciens Combattants, Luc Desilets, déplore le surmenage imposé par Anciens Combattants Canada (ACC) aux gestionnaires de cas et exhorte le ministre, Lawrence MacAulay, à pallier rapidement à ce problème.
Un témoignage récent de Marie-Paule Doucette lors d’une commission d’enquête néo- écossaise portant sur un drame intrafamilial impliquant un vétéran, a mis en exergue les conséquences parfois tragiques de la surcharge de travail à laquelle sont confrontés les gestionnaires de cas d’ACC. En jouant le double rôle de guide et de personne-ressource, ces gestionnaires aident des vétérans en situation de handicap et de précarité à avoir accès aux services et prestations auxquels ils ont droit.
« On compte, parmi les anciens combattants, des personnes atteintes de troubles de santé mentale dont la forme et la sévérité varient amplement. C’est un travail trop complexe pour être bien exécuté lorsqu’on a deux, trois, voire quatre fois trop de dossiers sur la table, » a déclaré le député de Rivière-des-Mille-Îles.
Sous l’ère Harper, chaque gestionnaire de cas avait en moyenne 40 vétérans et vétéranes à sa charge. En 2015, Justin Trudeau s’est fait élire sous la promesse d’abaisser ce chiffre à 25. Six ans plus tard, le Syndicat des employés des anciens combattants constate que la majorité des gestionnaires de cas ont toujours entre 30 et 40 dossiers, voire plus. À ce jour, parmi les 700 000 vétérans québécois et canadiens que compte le pays, seuls 15 000 ont accès à un gestionnaire de cas.
« Aux yeux de la vaste majorité des vétérans, les gestionnaires de cas sont une espèce rare. Même s’ils en ont besoin, ils n’y auront peut-être jamais accès. On apprend maintenant que plusieurs d’entre eux ne peuvent pas faire leur travail convenablement parce qu’ils sont surchargés. Je constate qu’Anciens Combattants Canada échoue à plusieurs niveaux et il y a un coût humain à cela. Le ministre doit redoubler d’ardeur, et ça presse, a renchéri Luc Desilets.
Le Bloc Québécois demande qu’ACC déploie les ressources nécessaires afin d’engager davantage de gestionnaires de cas. Il est également impératif de gérer plus étroitement la répartition des dossiers, laquelle devrait mieux prendre en compte la nature du cas et sa complexité relative. Enfin, le Bloc Québécois propose qu’ACC travaille à embaucher davantage de gestionnaires de cas comptant un passé militaire.
« Les vétérans et vétéranes veulent voir plus de gestionnaires de cas, et ils veulent en voir plus avec un passé militaire, car le manque d’empathie de la part des employés d’ACC est l’une de leurs premières sources de détresse. Cela aiderait les vétérans et diminuerait la lourdeur administrative. C’est une équation à somme positive : tout le monde y gagne », de conclure le porteur de dossier bloquiste.