Luc Desilets, député de Rivière-des-Mille-Îles et porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Anciens Combattants, dénonce l’inertie d’Anciens Combattants Canada (ACC) dans le dossier des délais de demandes de prestation d’invalidité des vétérans francophones.
En 2018, le bureau de l’ombudsman des vétérans a révélé que les vétérans francophones attendaient en moyenne cinq mois de plus que les vétérans anglophones pour un avis de décision à leurs demandes de prestations d’invalidité. Ce rapport se basait sur des données de 2016.
Suspectant des iniquités persistantes, le Comité permanent des anciens combattants, où le député bloquiste siège à titre de vice-président, s’est penché sur l’équité dans les services aux vétérans francophones, aux femmes et aux membres des communautés 2SLGBTQ+. Dans son rapport présenté à la chambre le 22 juin dernier, le comité a conclu que l’écart entre les hommes et les femmes était résorbé, mais que celui entre les francophones et les anglophones était resté inchangé depuis six ans.
« Depuis le temps qu’on en parle, je n’arrive pas à m’expliquer qu’ACC échoue encore à réduire les délais. On doit comprendre que ce sont cinq mois (en moyenne) qui s’ajoutent à une procédure pouvant facilement durer des années ! Ce sont d’êtres humains dont on parle ; d’êtres humains qui souffrent et pour qui cette iniquité est lourde de conséquences », a déploré Luc Desilets.
Il ajoute : « Les belles promesses et les annonces grandiloquentes du ministre ne passent pas le test de la réalité, et la réalité, c’est qu’Anciens Combattants Canada a échoué. Par cette absence pratique de résultats, le ministère nous indique qu’il n’a rien à cirer des francophones. »
En juin dernier, la Vérificatrice générale du Canada a elle aussi écorché ACC pour sa piètre gestion ministérielle et un sérieux manquement à sa mission cardinale de supporter les vétérans et leurs familles après leur libération des Forces armées canadiennes.
Rappelons également qu’à plus d’une instance au cours de la dernière année, de hauts fonctionnaires d’ACC, dont le ministre, Lawrence MacAulay, ont fourni aux membres du comité des données erronées sur les temps d’attente des vétérans francophones afin de faire croire que l’écart était résorbé. En s’appuyant sur des rapports sur les délais de traitement discrètement publiés par ACC chaque trimestre, le député bloquiste avait plutôt démontré que les francophones attendaient encore amplement davantage que les anglophones et qu’ACC avait apparemment tenté de cacher la réalité aux parlementaires et à la population.
« Sans la vigilance et les interventions du Bloc Québécois, il est clair qu’Anciens Combattants Canada aurait réussi à tromper tout le monde. C’est simple, le Bloc Québécois est le seul parti à se soucier des vétérans et vétéranes francophones. Le ministre des Anciens Combattants a des responsabilités envers les vétérans francophones et je le lui rappellerai aussi longtemps qu’il le faudra », a conclu Luc Desilets.