« L’échec lamentable du fédéral avec l’aéroport de Mirabel continue de nous coûter cher », de réagir d’emblée le député de Rivière-du-Nord, Rhéal Fortin. Tout en comprenant la décision d’affaires de la Compagnie électrique Lion qui annonce aujourd’hui l’emplacement de son usine de batteries sur le site d’Aérocité Mirabel, le député ne peut toutefois s’empêcher de constater, encore une fois, l’incapacité du gouvernement fédéral à agir avec respect, promptitude et justesse.
Un fiasco lamentable depuis le début
Dans les années 60, le gouvernement fédéral de Pierre-Elliott Trudeau a décidé d’exproprier 97 000 acres de terres parmi les meilleures au Québec, pour la construction d’un méga-aéroport devant alors faire la fierté de toute l’Amérique. Ottawa avait exproprié 10 fois la superficie nécessaire à la réalisation de l’aéroport de Mirabel. Environ 3000 familles avaient été touchées par ces expropriations et s’étaient alors vu évincer de leurs domiciles et souvent même des terres de leurs ancêtres, sans autre recours. Ils étaient sacrifiés au bénéfice de l’ensemble.
Au début des années 90, le fédéral a créé Aéroports de Montréal (ADM), une créature fédérale dont le mandat original était de gérer les installations aéroportuaires de Montréal, incluant l’aéroport de Mirabel. Or, à l’automne 1997, ADM a décidé de transférer la presque totalité des vols de Mirabel à Dorval, mettant ainsi un terme aux activités aéroportuaires de Mirabel, sauf pour quelques vols cargos. Le rêve que le gouvernement Trudeau père avait vendu aux gens des Laurentides et à l’ensemble du Québec prenait ainsi fin dans la tristesse, la frustration et la colère.
L’insulte à l’injure
Le 1er janvier 2004, ajoutant l’insulte à l’injure, le gouvernement fédéral a osé désigner l’aéroport de Dorval du nom du premier ministre du Canada qui avait exproprié inutilement nos fermiers de Mirabel dans les années 60, Pierre-Elliott Trudeau! Des 97 000 acres que s’était appropriés le gouvernement fédéral, 80 000 ont dû être rétrocédés en 1985 et 11 000 autres en 2005. La population se bat encore aujourd’hui pour que les derniers acres de terre non utilisés et qui appartiennent toujours au gouvernement fédéral, soient rétrocédés aux familles des expropriés.
« Le fédéral s’est saisi de nos terres, les a saccagés et les a abandonnés au profit d’une autre partie de notre territoire, l’aéroport de Dorval et a ensuite baptisé ce gâchis du nom du premier ministre qui l’avait orchestré, Pierre-Elliot Trudeau. Faut le faire… », de dénoncer le député Rhéal Fortin.
Qu’attend le fédéral pour céder les terrains?
Dans son rapport annuel de 2019, ADM mentionne qu’elle « soutient la démarche de la Ville de Mirabel et est prête à céder une partie des terrains à vocation industrielle du site aéroportuaire ; ces terrains ne peuvent répondre directement à un usage lié à la mission aéronautique du site de Mirabel ».
Rhéal Fortin insiste : « Le fédéral doit d’abord rendre les terres aux expropriés, puis se sortir définitivement de ce dossier en cédant les terrains à la Ville de Mirabel ». Le député a d’ailleurs écrit au ministre des Transports à ce sujet au début d’avril dernier et attend toujours une réponse de sa part.
« C’est long et je ne comprends pas pourquoi. ADM n’a pas le mandat de faire du développement immobilier. ADM veut céder les terrains, la ville de Mirabel est prête à avoir les terrains, alors qu’attend le fédéral pour le faire? », de se questionner le député et y ajoutant qu’il continuera de suivre de près ce dossier important et qu’il compte continuer de mettre la pression sur le gouvernement fédéral pour qu’il se départisse de ses terrains.
En terminant, Rhéal Fortin souhaite tout de même ajouter quelques mots sur la Compagnie électrique Lion : « Que la nouvelle usine de batteries soit à Mirabel ou à Saint-Jérôme, il faut être fier de cette réussite née chez nous. À l’instar de tout le Québec, les citoyennes et les citoyens de Saint-Jérôme continueront de bénéficier des retombées importantes directes et indirectes de ce développement économique, qui s’ajoute aux opérations actuelles qui produisent déjà des milliers de véhicules électriques chaque année et qui générèrent plus de 400 emplois. Rivière-du-Nord doit poursuivre ses efforts pour se positionner comme une plaque tournante incontournable dans le développement des énergies propres et des transports innovants. C’est ça l’avenir de notre région et de la planète! ».