Rémi Barbeau, chef du Mouvement Jérômien et candidat à la mairie de Saint-Jérôme, annonce avoir déposé deux plaintes officielles à la Commission municipale du Québec en lien avec des gestes posés lors de la séance du conseil municipal du 13 mai 2025. Les plaintes visent le conseiller Ronald Raymond (district 1), et pour l’une d’elles, également la conseillère Nathalie Lasalle (district 12).
Au cœur de cette démarche : des actions qui soulèvent de sérieuses préoccupations quant au respect des règles d’éthique et à l’usage de l’information confidentielle à des fins personnelles ou partisanes.
Contexte :
Le 13 mai dernier, lors de la période de questions du conseil municipal, six personnes sont intervenues l’une après l’autre pour faire la promotion de l’ensemencement de la rivière du Nord. Ces interventions ont occupé 26 minutes sur les 45 minutes prévues, limitant la possibilité pour d’autres citoyens de poser des questions sur divers enjeux municipaux.
Plusieurs de ces personnes étaient originaires de l’extérieur de Saint-Jérôme. Certaines se sont identifiées comme commerçants de villes voisines, affirmant que l’ensemencement était bénéfique pour leurs activités. Lors du conseil municipal, un intervenant fait référence à des échanges confidentiels tenus à la Commission de l’environnement et à ce qu’il a entendu directement du conseiller Ronald Raymond, membre de cette commission.
Ce qui rend la situation encore plus préoccupante, c’est que M. Raymond est aussi président fondateur de la Fondation de l’Eau Rivière-du-Nord, l’organisme responsable du projet d’ensemencement. Ce double rôle — élu et dirigeant d’un organisme lié à l’enjeu discuté — crée un conflit d’intérêt évident. De plus, la conseillère Nathalie Lasalle, également élue sous la bannière Avenir Saint-Jérôme – Équipe Martin Pigeon, siège elle aussi comme administratrice de la Fondation.
« On ne peut pas accepter qu’un élu utilise l’information confidentielle à laquelle il a accès pour influencer publiquement ses collègues. C’est une atteinte claire à l’éthique et à la démocratie municipale », déclare Rémi Barbeau.
Deux plaintes distinctes ont été déposées :
- La première, fondée sur l’article 6.2 de la Loi sur l’éthique et la déontologie en matière municipale, vise les conseillers municipaux Ronald Raymond et Nathalie Lasalle. Elle concerne le fait de se prévaloir de sa fonction pour influencer la décision d’autres élus, de manière à favoriser ses intérêts personnels ou, de façon abusive, ceux d’autrui. Leur double rôle d’élus et d’administrateurs dans la fondation soulève un enjeu sérieux d’impartialité.
- La deuxième plainte, fondée sur l’article 5.5 du Code d’éthique et de déontologie des élus de la Ville de Saint-Jérôme, vise le conseiller municipal Ronald Raymond. Elle porte sur la communication d’informations confidentielles obtenues dans l’exercice de ses fonctions, utilisées ensuite publiquement pour faire avancer un dossier dans lequel il est directement impliqué.
« La période de questions appartient aux citoyennes et citoyens. Ce n’est pas un outil pour orchestrer des pressions politiques. Ce soir-là, des voix ont été étouffées au profit d’un agenda personnel. Ce n’est pas comme ça qu’on sert l’intérêt public », ajoute M. Barbeau.
En portant cette situation à l’attention de la Commission municipale, le Mouvement Jérômien souhaite rappeler que l’éthique en politique municipale n’est pas facultative. Elle est la base de la confiance du public, et elle doit être protégée avec rigueur.