Le jury est maintenant séquestré au procès de tentative de meurtre d’Hensley Jean, en après-midi, le 14 juin, au palais de justice de Saint-Jérôme.
À la suite des directives de la juge Helen Di Salvo, faites en matinée, les huit femmes et quatre hommes devront choisir entre trois verdicts possibles soit coupable de tentative de meurtre par arme à feu, coupable d’agression armée ou l’acquittement
Les avocats de la Couronne et de la Défense ont présenté leurs arguments, le 11 juin. Plaidant en premier, Me Noémi Tellier et Me Marion Burelle, qui représentent l’accusé, ont tout d’abord remis en question l’identification du suspect du crime allégué en raison notamment de la courte durée de l’identification par la victime.
La Défense a ajouté que la preuve de la poursuite n’était pas contestée. « M. Jean a témoigné de façon très candide, gesticulant beaucoup et étant très expressif. L’histoire qu’il raconte n’est pas banale. La présence de l’accusé dans le véhicule près de la tentative de meurtre est tout à fait imprévue et forfuite. C’est un concours de circonstances inattendues. Il s’agit d’un enchaînement malheureux de pur hasard, non intentionnel », ont plaidé les avocats de M. Jean.
De son côté, Me Steve Baribeau et Me Vanessa Dorval ont martelé que l’accusé avait l’intention de tuer Samuel Indig. « Vous ne devez pas avoir une perspective en vase clos de la preuve mais de façon globale. La victime était à la mauvaise place et au mauvais moment », a plaidé Me Baribeau.
L’avocat de la Couronne a ajouté, durant sa plaidoirie, qu’on ne va pas commettre un meurtre avec les conséquences qui s’ensuit, quand on est trois personnes dans un véhicule, comme a témoigné l’accusé pour sa Défense. « Je vous soumets que la poursuite a prouvé la culpabilité de l’accusé sous l’accusation telle que portée », a souligné Me Baribeau.
Rappel des faits
« Le 3 juin 2019, peu après minuit, la victime, Samuel Indig, revient chez lui en voiture sur la rue des Amarantes à Saint-Eustache. En biais avec sa résidence, un véhicule Acura est stationné avec deux individus à bord, soit le conducteur Jean-Gérard III Sterling et l’accusé, qui est passager côté avant. À peine après avoir stationné son véhicule et avant de rentrer chez lui, le passager, que nous prétendons être Hensley Jean, est débarqué du véhicule, muni d’une arme à feu, pour se diriger rapidement en direction de la victime pour le tirer dans le dos », avait relaté Me Baribeau, à l’ouverture du procès devant jury.
M. Indig, avait témoigné au procès. Celui-ci a raconté avoir déménagé sur la rue des Amarantes, deux jours plus tôt. La nuit du crime, il revenait de chez un ami après avoir écouté un match de basketball des Raptors de Toronto.
« En débarquant de mon véhicule stationné dans la rue devant chez moi, je me suis dirigé vers ma résidence. C’est alors que j’ai entendu des bruits de pas et ensuite j’ai entendu comme un bruit d’air dans mon dos », avait mentionné la victime aux membres du jury.
Après s’être retourné, il a un vu un homme de race noire qui portait une arme et dont le visage était masqué. Celui-ci était vêtu d’un kangourou foncé peut-être de couleur noir.
La victime a couru vers la porte de sa résidence et a frappé à celle-ci, en plus de crier à l’aide. Il a par la suite entendu sa copine venir à la porte, la victime lui a alors dit d’appeler la police. Il a entendu d’autres bruits dont celle d’une personne qui semblait avoir de la difficulté avec un pistolet, comme s’il ne fonctionnait pas. Il a entendu un autre bruit d’air et de la douleur au niveau de l’aine.
Transporté dans un centre hospitalier, il avait dû subir une intervention chirurgicale et a séjourné cinq semaines à cet endroit.
