Pourquoi le gouvernement de la CAQ veut changer le mode de rémunération des médecins?

Courtoisie CAQ

Pour que tous les Québécois aient accès aux soins quand ils en ont besoin!

Le 8 mai dernier, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a déposé le projet de loi 106 pour revoir le mode de rémunération des médecins au Québec. Il propose notamment qu’une partie de la rémunération des médecins soit liée à des résultats d’accès pour les Québécois, comme des rendez-vous disponibles au bon moment, moins d’attente pour voir un spécialiste ou se faire opérer.

C’est un changement majeur pour le système de santé québécois, fondé sur plusieurs constats qui démontrent le besoin de changer le mode de rémunération actuel :

  1. Plus de Québécois ont accès à un professionnel depuis 2018, mais l’inscription à un médecin diminue
  2. Les médecins du Québec sont les mieux payés au Canada
  3. Le Québec a plus de médecins par habitant que la moyenne canadienne, mais moins qui travaillent à temps plein
  4. Alors que le salaire des médecins a beaucoup augmenté depuis 10 ans, le nombre d’actes médicaux et de patients vus est en baisse
  5. Il faut lier le salaire des médecins à la prise en charge des Québécois

Avant d’aller plus loin, précisons clairement que tous les Québécois qui ont actuellement un médecin de famille vont le conserver. C’est la même chose pour toutes les personnes inscrites collectivement à un milieu de soin.

Plus de Québécois ont accès à un professionnel depuis 2018, mais l’inscription à un médecin diminue

Depuis 2018, le gouvernement de la CAQ a accompli des gestes importants pour améliorer l’accès. Depuis 2022, le Guichet d’accès à la première ligne (GAP) permet d’offrir à des patients qui n’ont pas de médecin de famille, un accès aux soins dont ils ont besoin.

Les Québécois peuvent également être affiliés à un groupe de médecins depuis 2022, et, depuis 2024, à une infirmière praticienne spécialisée. Ces changements ont fait en sorte que l’affiliation à un professionnel est passée de 77,5 % de la population en 2018 à 83,5 % en 2025.

Malgré ces progrès importants, l’affiliation des Québécois stagne sous la barre des 85 %. Pour que 100 % des Québécois soient pris en charge, il faut aller plus loin. Les médecins ont un rôle central à jouer pour que cela arrive. Tout le monde doit faire sa part.

Les médecins du Québec sont les mieux payés au Canada

Actuellement, les Québécois paient plus de 8 milliards de dollars par année pour rémunérer les médecins, ce qui représente 16 % des dépenses en santé. Lorsque l’on prend en compte le coût de la vie, on constate également que les médecins omnipraticiens du Québec sont les mieux payés à l’échelle du Canada : un médecin qui travaille à temps plein gagne 414 000 $, soit 105 000 $ de plus qu’en Ontario!

Quant aux médecins spécialistes, ils se situent au-dessus de la moyenne canadienne. Pour augmenter l’accès, la solution n’est donc pas d’augmenter à nouveau le salaire de ces derniers. 

Le Québec a plus de médecins par habitant que la moyenne canadienne, mais moins qui travaillent à temps plein

Plus encore, les données nous montrent que le Québec a plus de médecins par habitant que la moyenne canadienne. Cependant, pour 263 médecins par 100 000 habitants, seulement 170 travaillent à temps plein. Ainsi, le Québec est à l’avant-dernier rang des provinces canadiennes quant au nombre de médecins à temps plein pour 100 000 habitants.

Pour assurer une meilleure prise en charge des Québécois, il faut donc travailler différemment.

Alors que le salaire des médecins a beaucoup augmenté depuis 10 ans, le nombre d’actes médicaux est en baisse

Une récente étude de la Chaire de recherche Jacques-Parizeau en politiques économiques de HEC Montréal met en lumière un phénomène troublant : alors que la rémunération des médecins a augmenté de manière importante depuis 2010, le nombre d’actes posés a diminué depuis 2011.

Depuis 2010, on constate que la rémunération des médecins omnipraticiens a augmenté de 63 %, alors que celle des médecins spécialistes a augmenté de 65 %. Cette hausse provient des tarifs plus élevés payés à l’acte, et non d’une hausse d’actes effectués. Au contraire, le nombre d’actes posés a baissé!

Entre 2011 et 2023, la quantité d’actes posés par les médecins spécialistes au Québec a baissé de 5 %. Quant aux omnipraticiens, le nombre d’actes a chuté de 26 %, plus du quart! C’est ainsi que les chercheurs de HEC Montréal affirment que « la hausse des prix pour les actes réalisés a eu un effet négatif dans l’ensemble sur le volume d’actes réalisés et sur le nombre de visites effectuées par les médecins au Québec ».

Autrement dit, plus le salaire des médecins a augmenté, moins ils ont fait d’actes et de visites!

Il faut lier le salaire des médecins à la prise en charge des Québécois

Les chiffres le démontrent, le mode de rémunération actuel des médecins ne fonctionne pas. Présentement, 1,5 million de Québécois n’ont pas de médecin de famille ni de professionnel de la santé attitré. De ce nombre, plus de la moitié sont vulnérables, c’est-à-dire qu’ils ont des ennuis de santé importants, nécessitant plus de suivi.

Pour que tous les Québécois soient enfin pris en charge, il faut changer les choses.

C’est pourquoi le gouvernement de la CAQ propose de lier une partie de la rémunération des médecins à la prise en charge des patients, selon le principe de capitation, c’est-à-dire une rémunération basée sur le nombre de patients pris en charge plutôt que sur le nombre d’actes médicaux. Il y aura aussi une prise en compte de la vulnérabilité des patients, pour que les Québécois qui ont des problèmes de santé importants ne soient pas laissés de côté.

Depuis l’annonce du projet de loi de Christian Dubé, les syndicats de médecins mettent beaucoup de pression sur le gouvernement, et même sur leurs patients. 

100 % des Québécois méritent d’être pris en charge dans notre système de santé. Pour avoir des résultats différents, on doit faire les choses autrement. Le gouvernement de la CAQ aura le courage d’aller jusqu’au bout.

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