Devant le sous-financement des soins de santé et des services sociaux, l’accélération de la privatisation et les problèmes récurrents de gestion dans l’administration des soins, des citoyens et citoyennes provenant des milieux, communautaires, politiques, syndicaux et municipaux créent un Regroupement transpartisan afin de militer pour une plus grande équité en santé dans les Laurentides. Ils annoncent l’organisation d’une assemblée publique sur le sujet, précédée d’une conférence de l’IRIS, le 9 novembre 2023.
Depuis des années, non seulement la part du budget santé accordée à la région des Laurentides est insuffisante en proportion de sa population permanente, mais elle ne tient pas compte des soins prodigués aux villégiateurs lors de leur séjour. On note aussi qu’en plus des problèmes criants et récurrents dans les urgences des hôpitaux de la région, la pénurie de travailleurs et travailleuses de la santé et des services sociaux pèse de plus en plus lourd sur la charge du personnel en place. Devant la lenteur du gouvernement pour pallier ces lacunes, des citoyens et citoyennes s’organisent pour mettre la pression sur les élues et élues.
Réforme dans la santé – le projet de loi 15 qui soulève des inquiétudes
Le projet de loi 15 n’a rien pour rassurer les instigateurs et instigatrices du regroupement. La centralisation des pouvoirs prévue dans ce projet de loi va à l’encontre des principes même d’un système de santé et de services sociaux universellement accessible. Le regroupement revendique que le projet de loi 15 renforce plutôt des pouvoirs décentralisés : « Nous faisons face non seulement à la privatisation en douce de la santé, qui nous coûte plus cher, mais aussi à une perte réelle du pouvoir de la population sur les services qui lui sont rendus », affirme Dr. Jean Robert. «Nous voulons la mise sur pied de séances publiques d’information avec les instances décisionnelles des établissements, et des mécanismes de consultation notamment sur les plans stratégiques régionaux », souligne Jacques Bouchard.
D’autre part, nous trouvons très préoccupante la volonté exprimée dans le projet de loi 15 d’assujettir les organismes communautaires aux orientations publiques en matière de services. Comme l’exprime bien le mémoire présenté par la Coalition des Tables régionales d’organismes communautaires (CTROC) : « les organismes communautaires autonomes sont des lieux d’appartenance, des espaces démocratiques, des berceaux de transformation sociale et des sites de service. Leurs différents volets d’intervention forment un tout qui agit sur les déterminants de la santé, la prévention et les changements sociaux ».
Une assemblée publique : journée d’information et de discussions pour la population des Laurentides
Les citoyens et citoyennes des Laurentides qui sont interpellés par ces enjeux sont invités à une rencontre publique pour amorcer la création d’un véritable groupe de pression citoyen qui militera pour un réajustement des investissements en santé, pour la fin de la privatisation en douce des soins et pour une plus grande mise à profit de la population laurentienne dans les décisions relatives aux différents aspects de la gestion de la santé dans leur milieu.
Lors de cette rencontre en trois volets, un membre du regroupement présentera d’abord l’état de situation des infrastructures et des investissements dans la région des Laurentides, une histoire de promesses non tenues et retardées. Par la suite, un invité de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) présentera une analyse de la réforme de la santé proposée par le biais du projet de Loi 15, notamment à l’égard de la privatisation des services de santé et des enjeux de la centralisation. Finalement, une dernière partie sera consacrée à l’action, présentant un modèle d’implication des citoyens et citoyennes dans les revendications en santé et services sociaux.
« Il est primordial que la population fasse entendre ses préoccupations sur l’urgence de mettre à niveau les services de santé dans la région et sur la privatisation des soins. Les citoyens et citoyennes ne doivent pas être tenus à l’écart des orientations prises dans un système de santé public », conclut Chantal Maillé, préposée aux bénéficiaires et militante.