La décision de suspendre le redécoupage de la carte électorale au Québec, prise en mai dernier, crée une inégalité importante pour la région des Laurentides et pour les habitants de Saint-Jérôme. Cela signifie que la juste représentation de la population à l’Assemblée nationale est repoussée à une date indéterminée.
Cette décision est préoccupante, car la région des Laurentides connaît une forte croissance démographique avec de nombreux besoins et des services publics sous-financés, surtout dans le domaine de la santé, et ce, depuis des décennies.
Entre 2014 et 2023, le nombre d’électeurs et d’électrices dans la région des Laurentides a augmenté de 11,6 %. Plus précisément, la circonscription de Saint-Jérôme présente un écart de 26,3 % par rapport à la moyenne québécoise, avec un nombre d’électeurs de 64 472. Cela représente un écart de plus de 12 000 personnes par rapport à la moyenne et de près de 20 000 par rapport aux circonscriptions en baisse démographique. Il est donc inacceptable que nous n’ayons pas une représentation juste et effective à l’Assemblée nationale. La population jérômienne ne devrait pas avoir un vote qui vaut moins qu’ailleurs.
Je signale aussi que les projections démographiques pour la prochaine décennie prévoient une augmentation encore plus importante de la population dans notre région par rapport au reste du Québec. Une nouvelle circonscription dans la région est inévitable et chaque année qui passe augmente l’iniquité.
Cette croissance démographique n’est pas reflétée dans notre représentation électorale actuelle. Si la carte électorale n’est pas révisée, les déséquilibres actuels persisteront jusqu’en 2030, voire au-delà, compromettant notre capacité à recevoir un financement équitable et à répondre aux besoins croissants de notre population.
Comment pouvons-nous avoir la même représentation si nos besoins en santé et en services sont plus grands en raison de notre taille démographique plus importante ? Le sous-financement chronique dans les Laurentides est bien connu. Nos hôpitaux manquent de ressources puis les écoles et les infrastructures sont négligées.
La décision de l’Assemblée nationale du 7 mai dernier, qui suspend le processus de redécoupage de la carte électorale, bafoue le droit à une représentation juste pour la population de Saint-Jérôme. C’est pourquoi j’ai décidé de soutenir la demande de contrôle judiciaire déposée le 7 juin dernier à la Cour supérieure pour réclamer une représentation juste et équitable.
Ce recours est une façon de nous assurer que notre voix soit entendue. J’estime qu’il est essentiel d’y participer et j’invite la population à se mobiliser derrière ce dossier dans l’intention de réviser notre carte électorale et ainsi rétablir l’équité. Ensemble, demandons une révision de la carte électorale pour que chaque citoyenne et citoyen soit justement représenté.
Il nous faut prendre tous les moyens pour obtenir la juste représentation à laquelle nous avons droit. Ensemble, nous pouvons espérer aller plus loin.
Rémi Barbeau