Rhéal Fortin, porte-parole du Bloc Québécois en matière de Justice, a salué la décision du gouvernement libéral de cesser de filtrer les nominations de juges dans un outil partisan, la « Libéraliste », afin de retracer leur historique de donateurs libéraux. Le Bloc Québécois talonne le gouvernement Trudeau à cet effet depuis le printemps 2019.
« Le Bloc Québécois exige depuis deux ans que les libéraux cessent de filtrer les nominations des juges dans cet outil partisan afin de repérer parmi les candidats les généreux donateurs libéraux. Il doit toutefois s’agir d’une première étape, car le processus n’est toujours pas impartial. Tous les ministres, y compris le premier ministre, ont leur mot à dire dans la sélection des juges encore aujourd’hui. C’est une bonne nouvelle que les libéraux abandonnent leur « Libéraliste » à la demande du Bloc Québécois. Maintenant, il faut mettre en place un processus impartial dans lequel le parti au pouvoir n’a aucune occasion de nommer ses proches et ses donateurs à la magistrature », a déclaré M. Fortin.
Radio-Canada révélait, le 11 juin, que le gouvernement Trudeau avait cessé de recourir à la Libéraliste », une base de données partisane recueillant l’historique de militantisme et des contributions au parti, afin de filtrer les candidats aux différents postes de juges.
Rhéal Fortin ne se satisfait toutefois pas de cette décision puisque le processus de nomination des juges continue d’offrir des occasions au gouvernement de se mêler de l’analyse des candidatures. De nombreux médias ont fait état de tractations obtenues par demandes d’accès à l’information démontrant que ministres, cabinets ministériels, députés et employés politiques se consultent sur les candidatures à la magistrature afin de sélectionner des personnes faisant l’unanimité au sein de la famille libérale.
« Je demande au ministre de la Justice de créer un comité chargé de faire des recommandations en vue de former un nouveau processus impartial de nomination des juges. Les libéraux nomment des juges libéraux. Avant eux, les conservateurs nommaient des juges conservateurs. Et tranquillement, la justice court le risque de glisser vers la partisanerie, comme la triste situation à laquelle nous assistons aux États-Unis. Il faut mettre fin à cette dérive une fois pour toutes », a conclu Rhéal Fortin.