La prison pour le complotiste Pierre Dion

Courtoisie Facebook

Reconnu coupable d’avoir menacé le premier ministre du Québec, François Legault, un complotiste devra purger 30 jours de prison pour son geste.

Le juge Sylvain Lépine s’est donc rendu aux arguments de la Couronne qui réclamait cette peine, et s’est montré très dur envers Pierre Dion, 52 ans, de Sainte-Adèle.

En rendant sa décision, ce matin (23 juin), au palais de justice de Saint-Jérôme, le juge Lépine n’a relevé aucun facteur atténuant qui justifierait la peine réclamée par son avocat, Me Stephan Beaudin, soit une amende de 500$.

« À l’opposé, il y a plusieurs facteurs aggravants soit le fait que le crime a été commis envers une personne élue démocratiquement, les paroles sont violentes et faites publiquement sur un site web, l’accusé possède plusieurs antécédents judiciaires dont incitation publique à la haine » a relaté le magistrat.

En retranchant la détention préventive, il reste 19 jours à purger de façon discontinue. M. Dion devra aussi respecter une probation de trois ans avec plusieurs conditions à respecter dont ne pas communiquer directement ou indirectement avec tout élu de l’Assemblée Nationale ainsi qu’une interdiction de faire quelque commentaire que ce soit sur un élu de l’Assemblée Nationale sur quelconque plate-forme d’internet, réseaux sociaux ou tout autre forme de communication publique.

« Les propos tenus par l’accusé constitue une menace. Le tribunal ne croit pas la version de M. Dion qui est non crédible car il tente de se justifier. Je le déclare donc coupable de ce chef, mais l’acquitte de l’autre accusation d’avoir menacé les membres du Parlement du Québec », avait déclaré le magistrat, en reconnaissant l’accusé coupable de menace de mort, le 1er juin dernier.

Les faits

Le procès de M. Dion, qui a déjà demeuré à Terrebonne et Sainte-Anne-des-Plaines, s’est déroulé au début de l’année 2022.

La preuve présentée en cour découlait de deux vidéos publiées sur la page Facebook de M. Dion et sur Youtube, le 15 octobre et le 24 novembre 2020.

Alors que le Québec était en pleine pandémie, l’accusé, dans une première vidéo d’une durée de 47 minutes, vocifère et insulte le premier ministre du Québec en lien avec les mesures sanitaires mises en place par le gouvernement.

« L’accusé est en colère et est rempli de haine. À un certain moment, il mentionne que M. Legault allait payer un jour pour les mesures de confinement. « S’il faut le pendre, on va le pendre », avait précisé le juge Lépine dans sa décision.

Le magistrat avait aussi souligné que « le droit à la liberté d’expression ne signifie pas qu’on peut dire n’importe quoi sur n’importe qui et encore moins de menacer des personnes de mort »

Témoignant pour sa défense lors de son procès, Pierre Dion avait mentionné ne pas être un homme violent et ne pas vouloir de mal à personne mais souhaitait que ceux qui gouvernent paient chèrement pour avoir laissé mourir des aînés.

Dans sa plaidoirie, l’avocat de l’accusé, Me Stéphan Beaudin, avait même remis en doute l’ensemble des mesures sanitaire du gouvernement Legault. « Il n’y aucune preuve que les masques sont efficaces tout comme le couvre-feu imposé deux fois. Les gens ont le droit de dénoncer les décisions du gouvernement », avait-t-il plaidé. « Ça n’a aucun sens que vous, M. le juge, vous portiez le masque dans la salle d’audience », avait-il aussi lancé au juge Lépine.

L’accusé avait été arrêté le 9 décembre 2020 par l’Escouade des Crimes Majeurs de la Sûreté du Québec et remis en liberté pour la suite des procédures judiciaires au terme de sa comparution.

Pierre Dion était manifestement insatisfait de la décision du tribunal. « Faites attention à vous M. le juge ce week-end », a lancé l’accusé en sortant de la salle d’audience.

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