La CNESST rend aujourd’hui (7 février) publiques les conclusions de son enquête sur l’accident du travail ayant coûté la vie à un menuisier de l’entreprise 9085-3979 Québec inc. (Coffraco), le 16 juin 2022, à Deux-Montagnes.
Chronologie de l’accident
Le jour de l’accident, une équipe formée d’un contremaître et d’un travailleur de l’entreprise 9085-3979 Québec inc. se préparait à défaire un paquet de cadres d’étaiement de coffrage sur la dalle du 5e étage d’un immeuble en construction. Le paquet de cadres se trouvait en équilibre précaire après que trois des quatre feuillards de cerclage en acier les retenant furent retirés avant que le paquet ne soit basculé à plat. Pour effectuer le basculement, le contremaître a demandé au menuisier de venir les aider. Ce dernier s’est alors placé entre le paquet de cadres et le bord de la dalle, ceinturée de garde-corps. Le basculement de la charge a toutefois entraîné le bris du feuillard qui retenait les cadres ensemble. Un mouvement de glissade des cadres s’est alors amorcé en direction du menuisier, qui a été frappé au-dessus des chevilles. Celui-ci a glissé, emporté par les cadres d’étaiement sous la traverse intermédiaire des garde-corps, et fait une chute de cinq étages. Les secours ont été appelés sur les lieux, et le menuisier a été transporté à un centre hospitalier, où son décès a été constaté.
Causes de l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident :
- Un menuisier a fait une chute de 13 mètres alors qu’il s’est fait faucher et a été emporté par des cadres d’étaiement glissant vers le vide.
- La gestion du dépaquetage des cadres d’étaiement en chantier, lors d’un manquement à la façon de faire habituelle, était déficiente et exposait les travailleurs à un danger de glissement de paquets de cadres, d’entraînement et de chute vers le vide.
À la suite de l’accident, la CNESST a ordonné à l’employeur la suspension des travaux de démantèlement des paquets de cadres d’étaiement jusqu’à ce qu’il élabore une procédure de travail sécuritaire et qu’il forme ses travailleurs à ladite procédure de travail. L’employeur s’étant conformé à ces exigences, les travaux ont repris.
Comment éviter un tel accident
Pour prévenir les accidents sur un chantier de construction, des solutions existent, notamment :
- identifier et contrôler les risques liés à la livraison, à la manutention et à l’entreposage des cadres d’étaiement;
- former et informer les travailleurs sur les procédures de travail sécuritaires.
Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs et travailleuses. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.
Les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Suivis de l’enquête
La CNESST transmettra les conclusions de son enquête à l’Association de la construction du Québec, à l’Association des professionnels de la construction de l’habitation du Québec, à l’Association patronale des entreprises en construction du Québec, à l’Association des entrepreneurs en construction, aux associations sectorielles paritaires, de même qu’aux gestionnaires de mutuelle de prévention afin que leurs membres en soient informés.
Le rapport d’enquête sera diffusé dans les établissements de formation offrant le programme d’études charpenterie-menuiserie pour sensibiliser les futurs travailleurs.
Liens utiles
Rapport d’enquête : http://www.centredoc.cnesst.gouv.qc.ca/pdf/Enquete/ed004356.pdf