Bien se connaître, pour savoir qui fréquenter !

Courtoisie Pexels

« Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les Dieux » : Socrate nous livre ainsi les clefs de la sérénité. Tout part de nous. Pourtant, vous aurez peut-être remarqué qu’une majorité d’êtres humains éprouve des difficultés à se connaître.

Comme je le dis souvent, pour se connaître, il faut s’écouter. Vous écoutez-vous ? Est-il possible de reconnaître les autres, si vous ne me reconnaissez pas vous-même ? Comment obtenir leur respect, si vous ne vous respectez pas ? Comment les apprécier, si vous ne vous appréciez pas ? Comment choisir la personne qui vous correspondra en amour, comme en amitié, si vous n’avez aucune idée de qui vous êtes ? Bien difficile de décider qui accompagnera vos pas, quand vous ne savez pas où vous allez…

À la question « Qui êtes-vous ? » , quelle serait votre réponse (en dehors de décliner vos nom et prénom) ? Quel plaisir pour moi de voir, pendant une séance de coaching, un client se rencontrer : figurez-vous que je lui présente qui il est. Jamais, auparavant, il n’avait pris conscience de tout ce qu’il a construit et qui compose son identité. Avez-vous déjà fait l’exercice de lister vos qualités ? C’est entre vous et vous, donc pas d’humilité : êtes-vous capable de vous voir tel que vous êtes ? J’entends par là, sans vous dénigrer. Pourquoi de nombreux êtres humains passent-ils leur temps à se taper sur la tête ? Vous êtes votre pire juge, alors que vous devriez être votre meilleur avocat et allié. Amusant comme vous avez la faculté à reconnaître les qualités des autres, mais pas les vôtres. Et quand votre entourage souligne ce que vous faites de bien, pourquoi ne pas l’accepter ? Finalement, vous ne savez pas qui vous êtes et quand on vous le dit de façon positive, vous ne le croyez pas, mais de façon négative, ça, ça vous va : vous « achetez » !

Socrate expliquait à ses disciples que l’être humain recèle tous les secrets : ils sont en lui, pour peu qu’il veuille bien y avoir accès. Une fois qu’il se connaît, il se connecte à lui-même, y gagnant la faculté à se connecter aux autres, ainsi qu’à tout ce qui l’entoure. Qui sommes-nous ? Un univers à part entière : tant de cellules, d’organes, de fonctions composent notre corps que, depuis la nuit des temps, les scientifiques l’étudient. Les philosophes ont décortiqué l’esprit et les médecins le corps (« Mens sana in corpore sano » : un esprit sain dans un corps sain) et tous ont transmis leur savoir, de siècle en siècle, afin que nous allions bien. Pourtant, si la technologie a fait de grands progrès, l’homme n’a pas évolué : certains sont malheureux.

Les livres de croissance personnelle existent par milliers, expliquant comment être heureux et s’aimer. On vous dit de prendre soin de votre santé et les principes sont simples à appliquer : bien manger, bien dormir, faire du sport ou, au moins, bouger. On vous conseille aussi de prendre soin de votre esprit et de vous aimer pour aimer les autres. Certains en ont assez d’entendre ces discours parce qu’ils ne savent pas comment faire… On ne leur a pas appris et cela s’apprend.

Mais peut-être êtes-vous trop occupé à courir après les autres, afin qu’ils vous disent qui vous êtes. Ils n’en ont, la plupart du temps, aucune idée ne sachant pas plus qui ils sont. Ou s’ils vous livrent l’image qu’ils ont de vous, à travers leurs critiques négatives, c’est avec une image erronée que vous repartirez. Et vous n’êtes pas plus avancé… Pire, vous reculez. Si vous ne vous reconnaissez pas dans vos qualités, réussirez-vous à repérer celles des autres ? Parfois, vous en attribuez à ceux qui n’en ont pas, simplement parce que vous les mettez au-dessus de vous, place qu’ils sont loin de mériter. Personne n’est au-dessus ni en dessous, mais pour vous en rendre compte, il faut pouvoir vous situer. Bien pire, quand vous partez sur de fausses croyances comme « les extrêmes s’attirent », croyant que c’est une réalité : vous cherchez donc votre « extrême » ou encore votre « moitié ».

Comment savoir qui est l’autre moitié, quand vous ne savez même pas quelle moitié vous êtes ! Combien de temps cela vous prendra-t-il pour comprendre que vous êtes un être entier ? Et encore, chercher votre extrême ou votre moitié relève au moins d’une stratégie, même si ça ne porte pas ses fruits. Mais, quand vous vous agrippez à n’importe qui pour former un couple, sans vous demander qui vous conviendrait, enfonçant désespérément la pièce du puzzle où elle n’entre pas, quel résultat en attendez-vous ?

Travailler sur vous, apprendre à vous connaître, souligner vos belles qualités, renforcer votre confiance et votre estime sont autant d’atouts dans votre jeu pour gagner le bonheur que vous méritez. Savoir qui vous êtes, vous permet de sélectionner qui vous voulez et d’être autonome affectivement. Non seulement vous ne dépendez plus du jugement des autres, mais vous devenez la présence que vous appréciez le plus, retrouvant vos qualités chez les personnes que vous choisissez. Les êtres humains font tous la même chose quand ils sont malheureux, idem pour ceux qui sont heureux. Ça ne vous tente pas d’imiter ceux qui ont du succès ? Si vous lisez cet article, c’est que vous souhaitez vous améliorer et atteindre la sérénité ou l’amplifier. Que diriez-vous de vous concentrer sur le fait de construire votre identité ou de la mettre simplement à jour avant de vous présenter à vous-même et de vous aimer ? Je m’amuse à poser cette question à mes clients : « Si vous étiez du sexe opposé (ou du même sexe) vous épouseriez-vous ? » Et si je vous la posais… ? Pour savoir qui vous voulez, il faut savoir qui vous êtes : allez chercher la même personne que vous en amour et en amitié. Et pour reconnaître ses qualités, ce sont les vôtres qu’il faut apprécier !

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Pascale Piquet, la spécialiste de la dépendance affective et du bonheur.

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