Afin de souligner la 7e édition de la Journée du Refus de l’Échec Scolaire au Québec, le Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage (ROCLD) dresse aujourd’hui un sombre bilan des ressources mises en péril par les récentes coupes dans le milieu de l’éducation. À l’heure actuelle, 50 % des organismes composant le ROCLD se voient contraint de réduire leurs services, de renvoyer du personnel ou de couper des activités. Pour 15 organismes directement touchés par les coupures, près de 4 000 jeunes en difficulté et leurs parents pourraient perdre accès aux ressources du communautaire à travers la province.
« On prive des jeunes et leurs familles de ressources mises en place pour eux depuis des années », explique Mélanie Marsolais, directrice générale du Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage. « L’impact des coupures se fait déjà ressentir sur les bancs d’école, mais il ne faut pas négliger l’impact sur le filet scolaire formé par ces organismes avec l’école et les familles qui est vital pour lutter contre les causes du décrochage, et ce, dès la rentrée. L’échec scolaire freine le plein épanouissement de notre société en mettant en péril l’avenir des jeunes qui tombent entre les mailles du système scolaire. »
Malgré une hausse du décrochage scolaire recensée depuis la pandémie et une hausse du taux de sortie sans diplôme ni qualification au secondaire (15,1 % en 2022-2023), le gouvernement a imposé d’importantes compressions budgétaires aux écoles du Québec. Des choix impossibles ont été demandés dans nos établissements scolaires et le ROCLD recense, grâce à un sondage auprès de ses membres, qu’au moins 15 organismes de différentes régions seront contraints de mettre fin à des services par manque de financement, alors qu’ils sont des piliers contre la lutte au décrochage depuis de nombreuses années.
De nombreux freins à la réussite éducative sur le terrain
Tous les jeunes n’arrivent pas égaux sur les bancs d’école et de nombreux obstacles se dressent sur leur parcours éducatif, malgré leur volonté et leur persévérance : coût du matériel scolaire, de l’habillement, de la boîte à lunch… Dans les milieux défavorisés à travers la province, deux fois plus de jeunes sont en situation de décrochage. Alors que de nombreuses solutions existent sur le terrain pour les soutenir, le gouvernement prive actuellement des jeunes de ressources et de services développés par le milieu communautaire.
« La collaboration avec les organismes communautaires est vitale pour plus de 15 000 jeunes de jeunes et pour leurs familles à travers le Québec. Quand ça ne va plus à l’école ou que le système ne fonctionne pas pour eux, les jeunes à risque de décrochage peuvent trouver dans nos ressources un milieu de vie et un accompagnement adapté à leurs besoins », soutient Mélanie Marsolais. « Il est primordial d’offrir à tous les élèves une chance de réussir, et les outils pour y parvenir. Les compressions budgétaires imposées au système scolaire privent les écoles et les familles de ces chances ».
Une collaboration organisme-école gagnante
Le ROCLD souligne tout de même qu’une lueur d’espoir persiste, alors que certaines écoles ont fait le choix de la solidarité et ont soutenu avec courage les organismes de leurs régions. Les solutions à échelle humaine en éducation, elles existent déjà. Il faut que le gouvernement soit à l’écoute des équipes-écoles qui décrivent leurs conditions, des jeunes lorsqu’ils prennent la parole et de leurs familles, qui font de leur mieux.
En cette Journée du Refus de l’Échec Scolaire, le ROCLD s’adresse au gouvernement, et à la nouvelle ministre de l’Éducation. Un état des lieux est à faire pour comprendre le portrait du décrochage à travers la province. Il faut que l’impact sur les jeunes et leurs familles soit le plus minime possible dans les prochains mois, alors que le lien de confiance à bâtir avec les organismes qui les accompagnaient a déjà été mis à mal lors de la rentrée.
Prendre la parole et passer à l’action
La 7e édition de la Journée du Refus de l’Échec Scolaire, une initiative française de l’Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV), représente un moment pour prendre le temps de se sortir de l’urgence et de penser aux personnes qui travaillent au quotidien à lutter contre le décrochage. Nous lançons un appel aux écoles, aux parents, aux organismes communautaires de lutte au décrochage, à leurs partenaires, mais surtout au gouvernement qui a le pouvoir de renverser la cadence : « Pour refuser l’échec scolaire, il faut des solutions à échelle humaine ».
Retrouver toutes les informations sur la Journée du Refus de l’Échec Scolaire au www.refus-echec-scolaire.ca/
Pour joindre sa voix à celle du ROCLD, il est possible de participer à la discussion sur les médias sociaux en utilisant le mot-clic #JRES2025. Retrouvez-nous sur la page Facebook du ROCLD.
À propos du ROCLD
Le ROCLD représente 68 organismes d’action communautaire autonome qui œuvrent en lutte au décrochage (OCLD), répartis dans treize régions du Québec. Plus de 900 employé.es et 2 200 bénévoles offrent un accompagnement et un soutien adaptés aux besoins spécifiques de plus de 15 000 jeunes et familles en difficultés, et ce, chaque année.