L’équipe canadienne a surpris les champions paralympiques en titre, les États-Unis, 2-1, en finale du Championnat du monde de parahockey, dimanche, à Calgary.

Aidés par la foule, mais surtout par leur gardien Adam Kingsmill qui a été étincelant en stoppant 24 rondelles, les protégés de Ross Herrington n’ont pas été intimidés par leurs rivaux qui ont eu de la difficulté à organiser leur attaque qui est habituellement si efficace.

Le Gatinois Anton Jacobs-Webb et l’Ontarien Dominic Cozzolino ont inscrit les buts de l’équipe gagnante sur la glace du WinSport Arena.

« C’est la première fois depuis que je suis avec l’équipe que nous gagnons une médaille d’or. Nous avons beaucoup, beaucoup de médailles d’argent, mais là, il était temps ! » a souligné Jacobs-Webb en entrevue téléphonique au cours de laquelle les questions ont dû être répétées à quelques occasions en raison des cris de joie qui retentissaient derrière lui.

« On y a cru et on savait qu’on était capables. Ça fait tellement longtemps qu’on travaille pour ça. On n’a pas lâché et là, le feeling de la victoire ne fait que s’amplifier! »

Vincent Boily, d’Alma, a aussi pris part à la finale. L’athlète de 23 ans a commencé à jouer au parahockey il y a trois ans à la suite d’un accident de motoneige et il fait partie de l’équipe canadienne depuis maintenant deux ans.

« C’est un feeling incroyable que je n’aurais jamais pensé vivre dans ma vie, même quand je jouais au hockey debout ! C’est juste quelque chose d’extraordinaire qui s’est passé aujourd’hui. […] Notre gardien de but a joué un match extraordinaire et les joueurs ont bloqué des tirs. On a fait de gros sacrifices pour gagner ce soir. »

Le Canada avait été défait par les États-Unis en finale du mondial lors des trois dernières éditions, soit en 2019, 2021 et 2023. La dernière médaille d’or canadienne au Championnat du monde avait été obtenue en 2017, en Corée du Sud.

Les membres de l’équipe nationale Shawn Burnett et Mathieu Lelièvre n’étaient pas en uniforme dimanche soir.

Un but rapide qui donne le ton

Le Canada s’est inscrit au tableau indicateur après seulement une trentaine de secondes de jeu lorsque Dominic Cozzolino a déjoué Jen Lee. Ensuite, la bonne défense canadienne a empêché les Américains de mettre en place leur système offensif.

« C’est la première fois que nous marquons le premier but contre eux et cela a vraiment changé le momentum de la partie. Cela nous a fait en sorte qu’on y croyait et qu’on pouvait y arriver », a analysé Anton Jacobs-Webb. « La pression que nous avons mise sur les Américains les a fait douter. Depuis que je joue, c’est une des premières fois que nous avons réussi ça. »

La preuve, les Canadiens ont maîtrisé trois désavantages numériques de brillante façon en écoulant les précieuses secondes.

Le Québécois a doublé l’avance des siens avec moins de 6 minutes à jouer en deuxième période après avoir reçu une passe de son capitaine Tyler McGregor qui était derrière de filet.

L’attaque américaine a connu ses meilleurs moments avec moins de 10 minutes à faire au match, sauf qu’une muraille s’est dressée devant elle. Et quand la rondelle réussissait à la percer, Kingsmill terminait le travail.

Declan Farmer a finalement réussi à déjouer le gardien canadien alors qu’il restait 3 min 41 s au temps réglementaire. Les Américains ont continué à bourdonner autour de la cage canadienne avec un homme en plus dans les 90 dernières secondes après avoir enlevé leur gardien, mais comme elle l’avait fait pendant presque 45 minutes, la formation canadienne a une fois de plus réussi à les contenir.

En finale pour la médaille de bronze, la Tchéquie a défait la Chine 3-2.