Comme je vous le répète souvent, un enfant a besoin de reconnaissance, d’affection et de protection (RAP) pour développer sa confiance et son estime. Idéalement, de la part des deux parents.

L’avantage que présente un couple constitué d’un homme et d’une femme, c’est que l’enfant peut s’identifier au parent du même sexe que lui et apprendre à côtoyer le sexe opposé, tout en s’imprégnant de ce que doit être une belle relation entre papa et maman baignant dans l’amour. Nous allons nous pencher sur le cas d’une fille sans père.

Elle sera tout d’abord impactée par les raisons pour lesquelles son géniteur a démissionné. Soit, il ne voulait pas d’enfant, maman lui en a fait un « dans le dos » et il a pris la poudre d’escampette à l’annonce de la grossesse qu’il n’a jamais désirée. Soit il était partant pour avoir un enfant, mais il a rencontré quelqu’un d’autre avant la naissance de bébé ou peu de temps après et s’est volatilisé. Il peut également s’être rendu compte que la paternité ne l’intéressait finalement pas : quoi de plus facile que rendre son tablier et les biberons avant de s’évanouir dans la nature. Ou encore maman a eu de multiples aventures, incapable de déterminer lequel l’a mise enceinte, a choisi un inconnu désirant être mère célibataire, a viré le père de sa vie (pour de bonnes ou de mauvaises raisons) ou a fait appel à un donneur de sperme anonyme.

Dans tous ces cas, il ne s’agit pas d’un abandon paternel :  il s’agit d’une volonté maternelle de ne pas avoir de partenaire, de taire l’identité du géniteur ou encore de l’éliminer du décor. Je me souviens du témoignage d’un homme dont la conjointe a disparu avec leurs trois enfants en bas âge : il a tout essayé pour les retrouver, sans succès. Jusqu’au jour où une jeune femme, sa fille, l’attendait devant chez lui pour lui demander « pourquoi il avait essayé de tuer ses enfants ». C’est l’explication que la mère avait fournie pour justifier leur totale disparition. Bien évidemment, c’était faux. Il les a retrouvés, adultes, et a souffert de ne pas les avoir élevés. Ils se sont éloignés de leur génitrice qui, ils ont mis du temps à le réaliser, présentait de graves problèmes de santé mentale.

La fille peut facilement croire que si le père est parti, c’est à cause de sa naissance et peut nourrir un sentiment de culpabilité, tout en ressentant du rejet et de l’abandon. Elevée par sa mère, tout va dépendre de l’histoire que celle-ci va lui raconter. Le pire étant de brosser un portrait peu flatteur du géniteur entretenant des émotions négatives, haine et rancune, sans prendre la responsabilité du choix qu’elle a fait.

Entendons-nous bien : elle est effectivement responsable d’avoir attiré cet homme, même si c’est par dépendance affective. Il y a de fortes chances que sa fille suive ses traces dans les échecs amoureux. Être élevée dans la crainte, voire la haine des hommes ne vous lance pas dans la bonne direction pour vos futures relations. Le père représente la protection, alors qu’on vous l’aura décrit comme un danger. À bien y réfléchir, mieux vaut être seule que mal accompagnée : maltraitant ou indifférent, ça fait des dégâts que l’absence évite. Grandir avec un « parent hologramme » (vous le voyez, mais il ne vous porte aucun intérêt, vous n’y avez pas accès) vous programmera à choisir des hommes inaccessibles : soit à travers une relation longue distance, soit carrément déjà engagés ou homosexuels. Et si la figure paternelle a été humiliante, violente physiquement, dégradante, voire abusive, devinez ce que votre cerveau retiendra de cette enfance ? Vous choisirez des hommes qui vous traiteront de la même façon, même si maman a été formidable. Le cerveau s’imprègne de ce qui le fait souffrir plus que du bonheur. C’est le principe du bon flic/mauvais flic : avec la mémoire, c’est le mauvais flic qui gagne. Vos programmations se forgeront sur les comportements de ce dernier…

Bien sûr, la confiance et l’estime risquent d’être vraiment amochées avec un père manquant qui n’aura pas aidé à construire l’une et l’autre. Cependant, il est également possible que la petite fille choisisse un ou plusieurs hommes bienveillants de l’entourage (famille/amis) comme figure paternelle. Le géniteur étant défaillant, mieux vaut lui trouver un ou des remplaçants adéquats. Si maman rencontre un nouveau conjoint affectueux et protecteur avec son enfant, ça peut redresser la barre. Ce sera à la mère, dans tous les cas de figure, de veiller à ce que cette solution de remplacement contribue à l’épanouissement de sa fille.

Celle-ci peut également idéaliser papa en l’imaginant à sa façon. Certains enfants se font un petit ami imaginaire, pourquoi pas un père imaginaire ? Bien sûr, si vous ne détenez aucune information sur les raisons pour lesquelles votre père a démissionné, vous pouvez lui en vouloir ou penser qu’il y a des explications logiques à sa défection. Une chose est sûre, si vous ne savez rien, vous risquez de nourrir l’espoir qu’un jour il revienne vers vous avec des justifications. D’autant si maman est maltraitante : sur quoi peut-on compter à part sur le retour du père justicier qui revient pour tirer sa fille des griffes de sa mère ?

Tout repose sur la confiance et l’estime pour construire une vie d’adulte épanouie. Donc, même ayant grandi sans père et quelles qu’en soient les raisons, cette confiance et cette estime, qui vous manquent peut-être, peuvent se muscler grâce à la PNL (programmation neuro linguistique). Vous cesserez donc de reproduire les mêmes erreurs que maman en choisissant un bon conjoint pour vous et un bon père pour vos enfants. Il faudra, cependant, que vous soyez déterminée à vous retrousser les manches et à vous prendre en main, tout en étant bien guidée.

Pascale Piquet, coach certifiée en PNL
www.pascalepiquet.com