Des logements sociaux demandés pour répondre à la crise du logement dans les Laurentides

Courtoisie

La situation du logement con(nuant de se détériorer dans les Lauren(des, le Front d’ac(on populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), le Carrefour d’actions populaires de Saint-Jérôme et l’Ombre-Elle ont interpellé le gouvernement de François Legault, lors d’une conférence de presse ce matin. Ils ont exigé que le prochain budget du Québec prévoit le financement suffisant, récurent et pluriannuel de logements sociaux, afin de répondre aux besoins les plus criants.

Pénurie extrême et hausse fulgurante des coûts des loyers

Les données du dernier recensement de Statistiques Canada, analysées par le FRAPRU dans la 8e édition de son Dossier noir, logement et pauvreté, démontrent que la situation des ménages locataires laurentiens est critique, 28% d’entre eux consacrant plus de 30% de leur revenu pour se loger. À Sainte-Agathe-Des-Monts, dans la circonscription de la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, plus du tiers des locataires sont dans cette situation.

Selon les plus récents chiffres de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), plusieurs villes des Laurentides vivent une sérieuse pénurie de logements locatifs. Le taux de logements inoccupés, qui devrait être à 3,0 % pour que le marché soit considéré comme équilibré, est de 0,8 % à Sainte-Agathe-des-Monts, de 0,9% à Lachute, de 0,7 % à Saint-Jérôme, de 0,5% à Sainte-Thérèse, de 0,4 % à Sainte-Adèle, de 0,3 % à Saint-Sauveur et carrément de 0 % à Sainte-Sophie.

Non seulement les logements sont rares, mais les loyers explosent. En deux ans, le loyer moyen a fait un bon sidérant de 32% à Lachute, de 26% à Sainte-Agathe-Des-Monts; de 19.7% à Saint-Jérôme, et de 13,7% à Sainte-Adèle.

Dans le contexte, comme le Carrefour d’actions populaires de Saint-Jérôme en est témoin, le droit au logement est mis à mal pour un nombre grandissant de ménages locataires de la région. « On assiste à de plus en plus de reprises de logements ou d’évictions illégales, en vue de faire du profit. Comme les logements manquent et que ceux disponibles sont hors de prix, les locataires qui perdent leur logement ont beaucoup de difficulté à en retrouver un qui réponde à leurs besoins. Les plus précaires sont particulièrement mal pris. Ce n’est donc tristement pas étonnant de voir de plus en plus de ménages se retrouver à la rue, comme on le voit avec les campements de fortunes qui se multiplient dernièrement », explique Monique Côté, intervenante pour l’organisme.

La situation compromet également la sécurité des femmes victimes de violence conjugale et de leurs enfants. Selon Myriam Tison, directrice générale de L’Ombre-Elle, « les femmes dans une telle situation ont beaucoup de difficulté à trouver un logement répondant à leur besoin et leur capacité de payer.

Lorsqu’elles ont des enfants, c’est encore plus compliqué, parce qu’elles sont discriminées. Elles sont donc trop nombreuses à être contraintes de prolonger leur séjour dans les maisons d’hébergement, de louer un logement trop petit, trop cher ou insalubre, ou encore à retourner auprès de leur conjoint violent. »

Des annonces insuffisantes

Selon les organismes, après avoir multiplié les reculs depuis son arrivée au pouvoir, le premier pas dans la bonne direction du gouvernement Legault, s’avère insuffisant pour renverser la vapeur. « Les 1,8 milliard $ (dont 900 millions $ en provenance du gouvernement fédéral) annoncés lors de sa dernière mise à jour économique pour financer 8000 logements sociaux « et abordables » en 5 ans, ne peuvent suffire à enrayer la crise. Ce, d’autant plus qu’il n’y a aucune assurance que ces fonds publics seront réservés au logement social. C’est pourtant la seule formule qui permette vraiment d’assurer un logement répondant à la capacité de payer des locataires à faible et modeste revenus. Le logement dit ‘’abordable’’ est une notion élastique qui n’offre ni garantie sur le long terme, ni de réponse aux besoins des locataires les plus précaires. », explique Céline Magontier, organisatrice communautaire au FRAPRU. Elle dénonce par ailleurs que les projets se développent au compte-goutte : « depuis la mise sur pied du Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ), seulement 55 projets totalisant 2722 unités ont été sélectionnés. Dans les Laurentides, on parle de 3 projets à Blainville, Mont-Laurier et Saint-Eustache, dont aucun n’a levé de terre, à ce jour. C’est insultant considérant les besoins de la région ! Alors qu’après 2 ans, le PHAQ ne fait pas ses preuves, le virage opéré par Québec vers le privé et le logement abordable est inacceptable! »

Les organismes sont unanimes : non seulement le logement social doit être financé à la hauteur des besoins, mais il doit l’être via un programme pérenne dédié au logement social. Selon eux, le Plan d’action en habitation attendu incessamment de la ministre France-Élaine Duranceau, et le prochain budget du Québec doivent contenir des annonces concrètes en ce sens. Ils demandent le financement de 50 000 nouveaux logements sociaux en 5 ans, dont au moins 712 pour St-Jérôme et 2776 pour la région.

Courtoisie

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